La
Phonologie
4.0
Introduction
4.1 Définition de la phonologie
4.2 Notion de phonème
4.3 Phonèmes ou variantes contextuelles?
4.4 Le cas des voyelles moyennes de français méridional
4.5 Les voyelles d'aperture moyenne du français dit "standardisé"
4.6 Perte d’une opposition en français standard
4.7 Structure syllabique
4.8 Un troisième type de variante phonétique : les
variantes libres
4.9 Notion de système phonologique
4.10 Prosodie du français
4.11 Quelques définitions
4.12 À retenir
4.13 Exercices supplémentaires
Schéma
général de la résolution d'un problème
en phonologie
4.7 Structure syllabique
Nous avons déjà vu que la structure de la syllabe
peut nous permettre d’expliquer certains phénomènes
phonologiques, comme les variantes contextuelles des voyelles d’aperture
moyenne. La structure syllabique est en réalité une
unité d'organisation importante dans les langues naturelles.
Cette structure nous permettra d'expliquer certains faits intéressants
et importants, comme la différence entre les voyelles et
les consonnes, tout comme l'existence de sons appelés "semi-consonnes".
La syllabe est constituée de trois éléments
distincts :
A. Le seul élément essentiel de la syllabe: le noyau
(une voyelle)
Ex. : « Jean a une pomme. » / « Paul y va. »
Ce noyau peut être précédé d’une
consonne (C) qui forme l’attaque (« A » dans les
figures ci-dessous) :
Ex. : Je veux la paix !

Ces structures deviennent à leur tour des syllabes.Les attaques
peuvent même se complexifier pour contenir deux éléments
ou plus :
Ex. : « Brutus prend la brosse. »
Ou : « Pierre fuit. »
Il est intéressant de remarquer que certaines combinaisons
de consonnes seulement sont permises en attaque de syllabe. Par
exemple, dans le tableau suivant, les combinaisons de la colonne
de gauche sont impossibles (indiquées par l’astérisque « * »)
alors que celles de la colonne de droite sont permises :
Finalement, nous pouvons avoir une coda qui
se trouve à la
droite du noyau de la syllabe, comme dans le mot « Brutus » et « brosse » de
l’exemple précédent :
Ex. : « Brutus prend la brosse. »

Dans les visualisations précédentes, il y a deux mots
qui ont une coda, symbolisée dans les structures par un C
dans la figure suivante:
Tout comme pour les attaques, il est possible
d'avoir une combinaison de deux consonnes en position coda. Encore
une fois, ce n’est
pas toutes les combinaisons de consonnes qui peuvent prendre la
place de la coda.
De cette construction théorique de la syllabe, nous pouvons
tirer quelques règles :
•
Le noyau ne peut être qu’une voyelle
•
L’attaque et la coda ne peuvent être que des consonnes
(ou des semi-consonnes)
•
Seulement certaines combinaisons de consonnes sont permises en
position d’attaque ou de coda
•
Ces règles peuvent être différentes d’une
langue à l’autre (par exemple la suite /ps/ est permise
en début de mot en français mais non en anglais.
Structure de la syllabe en français et en anglais :
Types syllabiques les plus fréquents (Léon 1992:96)
• le type le plus fréquent de syllabe semble être
le type CV
•
le français a une tendance marquée pour les syllabes
de type CV
•
l’anglais a une préférence pour les syllabes
de type CVC
|