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La
sémiologie
2.0 Définition de la sémiologie
2.1 La boucle de la communication
2.2 Le schéma de la communication de Jakobson
2.3 Les fonctions du langage
2.4 Critique du schéma
2.5 Signe linguistique
2.6 Caractéristiques du signe linguistique
2.7 Distinction signe - indice
2.8 Distinction signe - symbole - icone
2.9 Double articulation du langage
2.10 Commentaire supplémentaire
2.11 Spécificités de la communication humaine
2.12 Principales différences entre la communication humaine et animale
2.13 Exercices sur la sémiologie
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2.0 Définition de la sémiologie
La discipline scientifique qui étudie les systèmes de
communication se nomme la sémiologie (du grec "semeion",
qui signifie "signe"). Comme la définition provenant
de la racine hellénique le suggère, ces systèmes
de signification sont développés autours de la notion
de signe, dont nous parlerons plus bas.
C’est Ferdinand de Saussure, linguiste genevois, qui a été le
fondateur européen de la sémiologie. Selon lui, la meilleure
façon d'étudier la nature de la langue est d'étudier
ses caractéristiques communes avec les autres systèmes
de signe. De plus, considérant que la langue sert d’abord
et avant tout à communiquer avec ses pairs, il est donc logique,
que, dans le but de décrire son fonctionnement, nous fassions
des rapprochements plus ou moins nombreux avec les autres systèmes
de communication développés par l’homme. Saussure
prétend également que la sémiologie devrait avoir
pour objet d'étude "la vie des signes au sein de la vie
sociale". Les langues naturelles seront donc étudiées
en tant que système de communication au même titre que
les systèmes de communication des sourds-muets, les rites symboliques,
les formes de politesses, la pantomime, la mode, les signaux visuels
maritimes, les coutumes, etc.
Les études sémiologiques sont divisées entre
deux branches distinctes de la sémiologie: l'une, la sémiologie
de la signification (Rolad Barthes et ses disciples), et l'autre la
sémiologie de la communication (Luis J. Prieto, Georges Mounin,
Jeanne Martinet).
Avant de continuer, une précision terminologique s’impose.
Le terme "sémiotique" a été proposé par
Charles S. Peirce qui, à la même époque où Saussure
tentait de fonder la sémiologie, a tenté aux États-Unis
de proposer une théorie générale des signes.
Son disciple, Charles Morris, a adopté le même projet
qu'il a nommé Sémiotics (publié dans Signs, Langage
and Behavior 1946). Ce terme est ensuite pénétré en
France pour en venir à désigner un ensemble du domaine
sémiologique (la sémiotique du code de la route par
exemple). Finalement, en 1969, un comité international qui
a donné naissance à l'Association internationale de
sémiotique a proposé d'adopter les deux appellations
recouvrant toutes les acceptions des deux termes.
Les deux types de sémiologie se distinguent par leur objectif
général: dans la sémiologie de la communication,
la communication doit être au centre de la sémiologie
(la langue est fondamentalement un instrument de communication). En
comparaison, dans la sémiologie de la signification, la sémiologie
devient une partie de la linguistique à cause du fait que les
objets, les images ou les comportements ne peuvent jamais signifier
de façon autonome, sans l'utilisation de langage.
Nous reviendrons sur les propositions de Saussure lorsque nous aborderons
l'étude du signe linguistique.
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