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Introduction à la
linguistique I
1.0
Définition de la linguistique
1.1
Description versus prescription
1.2
Grammaire et linguistique
1.3
Langue, langage et parole
1.4 Études
synchroniques et diachroniques
1.5
Langue orale ou langue l’écrite?
1.6
Deux questions importantes
1.7
Références et lectures complémentaires
1.8
Exercices de révision
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1.6 Deux questions importantes
1-Combien de langues y a-t-il dans le monde?
Cette question, pourtant si simple, ne connaît pas encore de réponse
succinte. Il n'est possible d'y répondre qu'en amorçant
une discussion de certaines notions linguistiques fondamentales.
En premier lieu, il est nécessaire de distinguer ce qu'est une
langue et ce qu'est un dialecte. Il est relativement facile de comparer
le français et le grec par exemple, ou le français et le
japonais et d’affirmer que ces codes sont différents. Les
interlocuteurs de ces langues auraient grande peine à se comprendre
et il leur serait impossible d'engager une conversation sensée
sur un sujet particulier.
Cependant, les frontières entre langues ne sont pas toujours aussi
claires. Il existe des communautés linguistiques qui parlent des
variétés de langues qui partagent un certain nombre de caractéristiques.
Prenons l’anglais et le français par exemple. Pour des raisons
historiques, une proportion significative du vocabulaire anglais est similaire
à celui du français. Tout comme l’anglais de Grande
Bretagne et celui du sud des Etats-Unis par exemple. Dans le premier cas,
le reste des systèmes grammaticaux (système du verbe, syntaxe,
etc.) sont suffisamment distincts pour justifier de les considérer
comme deux langues distinctes, ce qui n’est pas le cas dans le deuxième
exemple. Il est effectivement difficile d’imaginer que des locuteurs
de l’anglais britannique et américain ne puissent se comprendre
avec une relative aisance.
Qu’en est-il cependant de locuteurs qui peuvent se comprendre un
tout petit peu? Prenons l’allemand et l’anglais. Il est tout
à fait commun pour un locuteur de l’anglais d’entendre
un texte en allemand et de comprendre certains mots (et même parfois
l’essentiel d’un texte). De façon similaire, les locuteurs
du français peuvent comprendre une bonne partie d’une conversation
en espagnol et vice-versa. Devrions-nous en conclure que ces codes sont
des dialectes d’une même langue, au même type que l’anglais
de Terre-Neuve et celui d’Irlande? Certainement pas. Mais il est
important de réaliser que la distinction entre langue
et dialecte d’une même langue n’est pas toujours
aussi claire que nous le désirons. Dans tous les cas, il est nécessaire
de procéder à un examen minutieux des codes utilisés
par une communauté linguistique avant de pouvoir affirmer qu’ils
appartiennent à deux dialectes ou langues différents.
En deuxième lieu, quiconque désire déterminer avec
exactitude le nombre de langues dans le monde se heurte à un obstacle
de taille: l’absence de connaissances sur une majorité des
langues sur la terre. Il existe en effet relativement peu d’information
disponible sur les langues retrouvées en Afrique, en Amérique
du Sud et en Nouvelle-Guinée par exemple. Ce manque de connaissances
rend très difficile la différenciation entre dialectes et
langues distinctes dans ces régions où certaines de ces
langues sont parfois même connues sous différents noms.
En troisième lieu, l’identification de langues dépend
également de considérations culturelles, historiques et
politiques. Dans certains cas, une même langue sera considérée
comme différente par deux états qui lui ont donné
un nom différent. C’est le cas du malais et de l’indonésien
qui sont respectivement les langues de la Malaisie et de l’Indonésie,
et de l’hindi et de l’ourdou qui sont parlées en Indes
et au Pakistan (Builles 1998 :48).
Pour ces raisons (et pour d'autres non présentées ici),
il est très difficile de déterminer avec précision
le nombre de langues parlées par la population mondiale. La plupart
des estimations dénombrent entre 3000 et 8000
le nombre de langues sur la terre. Nous pouvons estimer raisonnablement
le nombre de langues à environ 4000.
2-Depuis quand les humains communiquent-ils en utilisant une langue?
La seule façon de répondre de façon précise à cette
question serait de retourner dans le temps. Comme c'est bien évidemment
impossible à faire, il nous est obligé de spéculer à partir
des indications qui ont résisté à l’épreuve
du temps et qui sont encore disponibles pour examen.
L’écriture peut nous permettre de situer avec certitude qu’à
un moment précis les hommes savaient écrire et qu’il
utilisaient déjà un système de communication sophistiqué.
Les plus vieux de ces documents, découverts sur les territoires
et de l’Iran et de l’Iraq, datent environ de 3000 à
2000 ans avant notre ère (Builles 1998 :49). Cependant, il nous
est impossible de dater l’apparition des langues qui n’ont
jamais été écrites ou dont les supports visuels n’ont
pas survécu au passage du temps, ou qui n’ont simplement
pas été encore découverts. Qui plus est, considérant
que les langues complexes ont certainement été parlées
et utilisées bien avant qu’elles ne soient écrites,
la datation de leur apparition est d’autant plus hasardeuse.
Une autre approche a été adoptée par certains chercheurs
qui ont utilisé les connaissances physiologiques pour y arriver.
Il est possible de postuler que l’apparition de la parole est reliée
de très près à certains changements physiologiques
de l’appareil articulatoire chez l’humain. Certains chercheurs
ont porté attention particulièrement à la position
basse du larynx chez certains squelettes humains qui serait apparue il
y a environ entre 400 000 et 300 000 ans avant notre ère chez l’Homo
sapiens.
Quoique prometteuses, ces pistes de recherche ont fourni des indications qui
n’ont permis pour l’instant que l’élaboration d’hypothèses
qui nécessitent vérification.
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