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Introduction
à la linguistique I
1.0
Définition de la linguistique
1.1
Description versus prescription
1.2
Grammaire et linguistique
1.3
Langue, langage et parole
1.4
Études synchroniques et diachroniques
1.5
Langue orale ou langue l’écrite?
1.6
Deux questions importantes
1.7
Références et lectures complémentaires
1.8
Exercices de révision
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1.1 Description versus prescription
Les définitions présentées ci-dessus ont comme point
commun la description de l’utilisation de la langue, soit dans des
circonstances différentes (dans des contextes différents
comme en sociolinguistique par exemple) ou d’un point de vue particulier
(comme la compréhension de la parole, en psycholinguistique par
exemple). On tente de décrire le fonctionnement de la langue soit
dans le but de comprendre son fonctionnement, soit pour comprendre le
fonctionnement du cerveau, lieu des processus cognitifs et, par le fait
même, d’utilisation de la langue.
Il est bien important de voir que le but poursuivi par les linguistes
n’est pas de prescrire l’utilisation de la
langue. Une telle approche mènerait le linguiste à relever
les fautes d’orthographe, ou d’accord du participe passé
en français par exemple. En réalité, lorsque les
gens font ce que l’on appelle des « écarts de langage
», ils révèlent souvent des caractéristiques
très intéressantes d’une langue qui sont reliées
aux exceptions grammaticales (verbales, accord des adjectifs par exemple)
ou aux particularités dialectales de la variété qui
est étudiée. Alors, lorsqu’un locuteur du français
dit : « Ils jousent au hockey », il ne fait que généraliser
le patron de conjugaison à un verbe irrégulier. Cette forme
présente donc un intérêt certain d’un point
de vue linguistique, car elle permet d’expliquer la structure des
patrons de conjugaison.
Ceci étant dit, c'est un but tout à fait noble et valable
de prescrire l’utilisation de la langue. Cette prescription est
essentielle dans le but d’instaurer un standard en vue d’une
intercompréhension entre toutes les communautés francophones.
Par contre, et contrairement à l’opinion parfois véhiculée
dans le public, cette responsabilité revient plutôt à
ceux qui font les politiques linguistiques d’un pays ou état,
de même qu’aux professeurs de langue plutôt qu’aux
linguistes.
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