Résumé des interventions
Meike WERNICKE, Université de la Colombie-Britannique – The University of British Columbia
La mise en place d’une culture professionnelle dans la formation initiale et continue à l’enseignement du français en Colombie-Britannique
Au cours des dernières années, les enseignants et enseignantes de la Colombie-Britannique ont dû adapter leur enseignement au nouveau programme d’études. La présente contribution présentera une sélection des résultats d’un projet de recherche mené auprès des enseignants et enseignantes de français en Colombie-Britannique concernant la mise en œuvre de ce nouveau curriculum provincial. La discussion portera sur les réussites et défis majeurs identifiés par les enseignants et enseignantes quant au déploiement du curriculum à travers la province, ainsi que l’adoption des composantes curriculaires telles que l’accent sur les compétences holistiques et l’autonomie de l’élève, et l’intégration des perspectives autochtones. Quant à l’autochtonisation du curriculum, nous nous baserons également sur les résultats préliminaires d’une enquête actuellement en cours qui examine la formation interculturelle parmi les enseignants et futurs enseignants du français. Étant donné la demande croissante en matière de programmes en langue française en Colombie-Britannique, la présentation des conclusions de recherche s’inscrit dans une réflexion plus large sur les tentatives récentes de soutien langagier et professionnel supplémentaire dans un programme de formation initiale des enseignants de français.
Isabelle CÔTÉ, Université Simon Fraser – Simon Fraser University
Intégration des perspectives autochtones dans le programme d’immersion française en Colombie-Britannique : enjeux pour les enseignants allochtones
Dans cette communication, nous proposons de présenter les résultats préliminaires d’une recherche exploratoire menée auprès d’enseignants du programme d’immersion française qui doivent intégrer les perspectives autochtones dans leur pratique depuis le renouvèlement du programme scolaire en 2016 (BC Ministry of Education, 2016). Plus précisément, nous nous pencherons sur les défis que représente l’intégration des perspectives autochtones par des enseignants allochtones dans un programme de français en milieu minoritaire.
Cécile BULLOCK et Rémi LÉGER, Université Simon Fraser – Simon Fraser University
L’enseignement-apprentissage du français langue seconde au prisme du nouveau Plan d’éducation de la Colombie-Britannique
Cette communication propose un examen des politiques relatives à l’enseignement-apprentissage du français langue seconde au regard du nouveau Plan d’éducation de la Colombie-Britannique. Il s’agira de déterminer si les politiques éducatives actuelles permettent d’assurer une implantation réussie des changements curriculaires et pédagogiques envisagés par le BC Education Plan.
Suzanne HUOT, Université de la Colombie-Britannique – The University of British Columbia
L’importance des espaces communautaires francophones pour la participation sociale des immigrants et réfugiés d’expression française en situation minoritaire
Nous complétons une ethnographie critique examinant le rôle des espaces communautaires francophones dans l’intégration sociale et culturelle des immigrants et réfugiés d’expression française (IEF) dans la région du Grand Vancouver. En partenariat avec la Fédération des parents francophone de Colombie-Britannique, l’Association francophone de Surrey, et l’Église Souffle de vie, nous explorons la participation sociale des IEF au sein et au-delà de ces espaces pour mieux comprendre leur intégration dans une communauté francophone en situation minoritaire dans l’ouest du Canada, une région sous-étudiée. L’ethnographie critique comprends 3 étapes principales avec 4 méthodes de collecte de données : 1) des observations lors d’activités organisés par les trois sites partenaires, 2) des entrevues personnelles et des entrevues participatives avec 20 immigrants et réfugiés d’expression française, et 3) des entrevues avec 6 informateurs clés. Nous présenterons les résultats préliminaires de cette étude qui adressent les motivations des IEF à participer dans des espaces communautaires francophone, leurs expériences dans ces espaces, ainsi que les résultats de leur participation sociale dans ces espaces.
Sara SCHROETER, Université de Régina – University of Regina
Discours de race dans une école francophone en Colombie-Britannique
Cette présentation sera axée sur les résultats d’une étude ethnographique menée en Colombie-Britannique et portera sur les discours tenus par des élèves de 9ème année sur les différences de race, de genre et de classe. À partir des entrevues et des observations menées lors de cette recherche, je présenterai les discours de race des jeunes participants en montrant comment ce concept, la race, est véhiculé par des discours qu’ils jugent inacceptables en contexte scolaire. En me fiant sur les études critiques de la race (critical race studies) (Dei, 2008; Hall, 1997; James, 2007/2015; Leonardo, 2004/2009; Madibbo, 2007; Schick & St. Denis, 2003; Scott, 2014; Thésée & Carr, 2014; Yon, 1999), je mettrai l’accent sur les conséquences qui peuvent être engendrées par la censure de certains discours pour les élèves racisés dans les écoles francophones.
Tram LAI-TRAN, Université Simon Fraser – Simon Fraser University
L’école francophone et la construction identitaire en Colombie-Britannique
La communauté francophone de la Colombie-Britannique se caractérise par sa diversité culturelle et linguistique, ainsi que par son taux élevé de bi/plurilinguisme. L’école francophone en Colombie Britannique est considérée comme le principal moyen de lutte contre l’assimilation linguistique et comme outil privilégié de transmission identitaire, il est dès lors nécessaire de définir et d’analyser, voire de redéfinir le rôle de l’école de la minorité ainsi que ses acteurs éducatifs dans un environnement pluriethnique, plurilingue et multiculturel.
Monica TANG, Université Simon Fraser – Simon Fraser University
D’apprenant à enseignant: la construction identitaire des enseignants bilingues de la Colombie-Britannique
De plus en plus, les enseignants du programme d’immersion française sont des finissants du même programme. Bien que cela puisse indiquer un intérêt grandissant pour l’apprentissage du français dans l’Ouest canadien, les défis d’enseigner dans une langue qui n’est pas sa langue dominante peuvent aussi susciter des remises en questions identitaires importantes autour de la légitimité professionnelle de ces enseignants bilingues. Cette recherche cherche à examiner comment les dynamiques d’interaction – de la petite enfance à l’âge adulte – ont contribué à construire l’identité de ces enseignants bilingues.
Michel BOUCHARD, Université du Nord de la Colombie-Britannique – University of Northern British Columbia
Les remarquables ignorés de la Colombie-Britannique : peut-on faire communauté avec la recherche historique ?
Pour faire communauté, il faut faire l’histoire. C’est-à-dire se doter d’un passé qui peut nous rassembler. C’est pour cette raison que de nouveaux musées sont toujours établis. J’ai un musée donc je suis et je serai. Évidemment, lorsque nous voulons nier l’existence d’une communauté ou l’écarter il suffit de l’exclure du passé. Donc, sans cette histoire et une compréhension nuancée de cette histoire, l’on peut facilement dire que les francophones n’y étaient point et qu’ils sont voués à disparaître, à s’assimiler dans la foule. Dans cette présentation, je vais présenter un personnage largement méconnu de l’histoire de la province et je vais démontrer comment on l’exclut à présent dans le discours provincial et national, à la fois dans les discours populaire et historique. Sortant de la myopie de la rivière Rouge, je vais présenter une histoire métisse de la Colombie-Britannique tout en soulignant que cette communauté parlait aussi le français. Ceci est une histoire qui mérite d’être partagée et une histoire où on peut trouver des francophones et une histoire qui se rattache à celle d’un pays plus large. Ce remarquable oublié est Jean-Baptiste Boucher.
Martin NORMAND, Université d’Ottawa – uOttowa
La Partie VII de la Loi sur les langues officielles et l’arrêt Gascon : Retour vers le futur ?
C’est dans l’enthousiasme généralisé d’observateurs et d’acteurs de la société civile qu’une modification à la Partie VII de la Loi sur les langues officielles prévoyant notamment que le gouvernement fédéral a l’obligation de prendre des mesures positives pour appuyer l’épanouissement des communautés minoritaires de langue officielle a été adoptée en 2005. Si une telle modification avait été réclamée dès après l’adoption de la LLO en 1988, quelques voix discordantes doutaient de son effet réel. Or, l’arrêt Gascon rendu en 2018 par la Cour fédérale semble donner raison à ces dernières. Est-ce que l’arrêt Gascon vient réduire la portée de la Partie VII modifiée en 2005 ou met-elle plutôt en lumière les failles de cette modification? La communication s’articulera autour de trois thèmes : les intentions du sénateur Jean-Robert Gauthier qui a longtemps porté le projet de la modification, un survol des faits qui ont mené à l’arrêt Gascon et des réactions suscitées en Colombie-Britannique par les événements, et un retour sur la recherche sur la portée et la mise en œuvre de la Partie VII depuis 2005.
Catherine CAWS, Université de Victoria – University of Victoria
Rôle du numérique dans le fait français : regard diachronique
Le français en Colombie-Britannique jouit d’un bel essor depuis les vingt dernières années tant sur le plan communautaire que dans l’espace numérique. Nous porterons un regard sur le développement de cet espace numérique en français en discutant notamment du rôle joué par les acteurs universitaires, étudiant.e.s comme enseignant.e.s en C.-B.
Christian GUILBAULT et Réjean CANAC-MARQUIS, Université Simon Fraser – Simon Fraser University
Etude sur des français d'ici : entre tradition et étiolement
Résumé à ajouter.
Suzanne ROBILLARD, Université d’Ottawa – uOttowa
La transmission du français parlé à Victoria: une analyse quantitative
Cette présentation résume les résultats d'une étude de sociolinguistique variationniste sur les normes du français parlé à Victoria par une cohorte de locuteurs de deuxième génération. Leur français est caractérisé par l'utilisation fréquente de formes associées au français normatif plutôt qu'au français laurentien, qui est la variété prédominante parlée dans la région. Tandis qu'en situation d'acquisition typique (p. ex. en contexte majoritaire), la variété prédominante est celle qui est acquise, à Victoria la forte présence d'attitudes normatives, et l'insécurité linguistique qui en découle, semblerait avoir contribué au taux élevé de formes normatives chez la deuxième génération de francophones à Victoria. La valorisation des formes du français normatif plutôt que ceux du français vernaculaire peut effriter la confiance et l'identité francophone de ces locuteurs, et ainsi les éloigner de la communauté francophone plus large. Il est donc nécessaire de valider le mode d'expression vernaculaire de la deuxième génération dès sa première acquisition, pour améliorer la confiance et renforcer l'identité francophone de ces locuteurs.