La
Phonologie
4.0
Introduction
4.1 Définition de la phonologie
4.2 Notion de phonème
4.3 Phonèmes ou variantes contextuelles?
4.4 Le cas des voyelles moyennes de français méridional
4.5 Les voyelles d'aperture moyenne du français dit "standardisé"
4.6 Perte d’une opposition en français standard
4.7 Structure syllabique
4.8 Un troisième type de variante phonétique : les
variantes libres
4.9 Notion de système phonologique
4.10 Prosodie du français
4.11 Quelques définitions
4.12 À retenir
4.13 Exercices supplémentaires
Schéma
général de la résolution d'un problème
en phonologie
4.8 Un troisième type de variante phonétique
: les variantes libres
Certains cas de variation phonologique ne peuvent être expliqués
par l'environnement d'un son (variantes contextuelles). Ces cas
sont souvent expliqués par des facteurs qui se rapportent à des
facteurs sociolinguistiques au sens large (situation de communication,
origine des locuteurs, âge des locuteurs, variantes de prestige,
classe socio-économique, etc.). Prenons par exemple un exemple
déjà discuté dans le chapitre de la phonétique,
le cas des variantes de "r" en français canadien.
Souvenons-nous en premier lieu qu'il y a au moins 5 variantes de
/r/ retrouvées de façon régulière en
français canadien. La situation relativement complexe de
la répartition du /r/ en français québécois,
très bien présentée dans la section PHONO du
site web du CIRAL de l'université Laval, exigeait que nous
fassions appel aux facteurs suivants:
• linguistique
• géographique
• social
• stylistique
• historique
De façon générale, tout ce qui
NE peut PAS s’expliquer par le contexte devient une « variante
libre ». Ces variantes libres peuvent être de plusieurs
types:
• émotionnelle : [z :] « zut
! »
• stylistique : restitution du [r] dans les pièces de Molière
• géographique : voir le cas du /r/ tel qu’expliqué ci-dessous
(le /R/ fricatif des gens de la ville de Québec, les [R]
de Paris, les [r] des gens de l’ouest du Canada)
• psycho-sociale : cri-montagnais de la Baie James, le mot « homme » peut
se dire : [napaw] ou [nabaw]; le mot « graisse, huile » peut
se dire : /pimi/ [pimi] ou [bimi] sans qu’il n’y ait
de différence. Ces deux sons [p b] ne s’opposent jamais
et ne constituent donc pas des phonèmes avec une neutralisation
(nécessite une suspension d’opposition à un
point de la chaîne).
Nous avons donc ici un troisième type de variation qui nous
permet d'expliquer le fonctionnement d'un système phonologique
d'une langue.
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