Il y a 200 ans, le premier Chinois débarquait sur la côte ouest du Canada. À l'origine, les immigrants chinois étaient séparés physiquement, socialement et culturellement de la societé canadienne. Avec le temps, ils ont intégré la société et contribué de manière significative à la croissance et la prospérité d'un Canada multiculturel. Ils se sont alliés au fil du temps à d'autres groupes ethniques pour construire un avenir meilleur pour notre pays bien-aimé – le Canada. Ce tableau chronologique de 222 ans passe brièvement en revue l'histoire des Chinois au Canada, leurs migrations, les ségrégations dont ils ont fait l'objet, leur intégration et leurs contributions au Canada.
Nous tenons à exprimer nos plus sincères remerciements à M. David Lai Chuenyan, Professeur émérite de géographie à l'Université de Victoria et Professeur adjoint au Centre David Lam de l'Université Simon Fraser, pour ses recherches et la rédaction du texte anglais et pour les éléments graphiques. Nous exprimons notre reconnaissance à Mme Liang Xiaomei pour la traduction du texte anglais vers le chinois et à Martin Tzou vers le français. Merci également à M. Jan Walls, Professeur émérite, Directeur et fondateur du Centre David Lam de l'Université Simon Fraser pour son aide précieuse dans l'édition du texte et l'organisation du projet. Par ailleurs, notre gratitude va aussi a David Choi, Professeur Adjoint du Centre David Lam, pour son enthousiasme et son soutien incondtionnel. Nous sommes également reconnaissants à Mme Edith Lo pour son soutien administratif et organisationnel, ainsi que M. Nelson Leung et Mme. Winnie Leung pour leurs conseils professionnels sur la mise en page et la production des éléments graphiques. Enfin, nos remerciements vont à nos sponsors. Sans leur soutien, le projet aurait été impossible.
Paul Crowe
Directeur, Centre David Lam
Au printemps 1788, le capitaine John Meares, un commerçant de fourrures britanniques, recrute 50 forgerons et charpentiers chinois à Macao et Guangzhou (Canton), et les embarque pour le Canada. Le 13 mai, les Chinois débarquent à Nootka Sound, sur l'île de Vancouver, et l'année suivante 70 travailleurs chinois sont amenés par le même capitaine Meares. Ils lui ont construit une forteresse et une goélette de 40 tonnes. Leur savoir-faire, leur obéissance et leur diligence l'ont tellement impressionné qu'il écrivit dans ses Mémoires: «Si de nouveaux postes de commerce devaient s'ouvrir sur la côte américaine, une colonie de ces hommes devrait constituer un atout très important. » Ses propos furent prophétiques. L'approvisionnement en main d'oeuvre chinoise devenait quasi-indispensable durant la campagne de défrichement des terres vierges de la Colombie Britannique. Durant l'été 1789, les Espagnols arrivent à Nootka Sound et se battent contre les Anglais. Le mystère règne toujours sur le sort de la communauté chinoise, certains ayant été emprisonnés par les Espagnols, d'autres évadés ou probablement tués. Durant les 69 années après 1789, il n'y eut plus de preuve écrite de nouvelle arrivée de Chinois sur la côte ouest du Canada.
L'or est découvert dans la vallée inférieure de la rivière Fraser, en 1857. Dans l'année qui suit, des milliers de mineurs rejoignent la ruée vers l'or en Colombie Britannique. Le premier groupe d'immigrants chinois de San Francisco débarque à Victoria en juin 1858. Peu de temps après, des ouvriers chinois arrivent plus directement de Hong Kong à la recherche d'une vie meilleure dans la Gum Shan (la « montagne d'or »). À l'époque des pionniers, le manque de main d'oeuvre force le gouvernement colonial à faire appel à des entrepreneurs chinois qui recrutaient des travailleurs chinois pour construire des sentiers et des chemins de roulage, des marais de vidange, creuser des fossés ou encore d'autres sortes de tâches éreintantes. La période prospère de la ruée vers l'or se termine principalement en 1865, la Colombie Britannique connaissant alors des conditions économiques défavorables. Un nombre croissant de travailleurs blancs au chômage commencent à accuser les Chinois de voler leur emploi, du fait de leur volonté à travailler de plus longues heures pour des salaires moindres. Les hostilités dirigées contre les Chinois immigrants apparaissent en Colombie Britannique dans la fin des années 1860, et se multiplient au début des années 1870.
La plupart des Occidentaux méprisaient les Chinois, et voulaient les séparer de la société d'accueil canadienne. À Victoria, Nanaimo, et Kamloops par exemple, le gouvernement municipal les confinait à vivre dans une enclave à la lisière du centre-ville, baptisé «Chinatown». C'était un lieu perçu par les Occidentaux comme occupé part des démons chinois et où les honnêtes gens n'avaient rien à y faire. En dépit de cela, les Chinois n'avaient que faire d'être séparés, car ils aimaient aussi vivre ensemble dans les une ou deux rues qu'ils appelaient "Tong Yan Gai" (la rue des Tang), où ils pouvaient pratiquer leurs coutumes et se sentir en sécurité contre des abus extérieurs. Même après la mort, les Chinois restaient séparés des Occidentaux. Le cimetière de Ross Bay à Victoria, par exemple, était divisé en 21 blocs dont le Block L était destiné aux sépultures des «Aborigènes et Mongols ». Les registres funéraires révèlent que la première personne chinoise inhumée le 18 Mars 1873 était inscrite comme «Chinois nº 1 », les suivants étant désignés comme «Chinois nº 2», «Chinois nº 3» et ainsi de suite. Les Chinois en réaction à cela construisirent un autel traditionnel dans le block L, et inscrivirent les noms des défunts en caractères chinois sur les tombeaux. Le Block L était ainsi dénommé comme le « Cimetière chinois ».
La Colombie Britannique rejoint la Confédération en 1871. L'année suivante, la première Assemblée législative adopte une loi pour priver les Indiens autochtones et les Chinois de leurs droits. Les villes et municipalités de la Colombie Britannique emboîtent le pas et privent les Chinois de leurs droits aux élections. A partir des années 1870, la discrimination contre les Chinois devient une pratique systématique et caractéristique des citoyens blancs en Colombie Britannique. Le recensement de 1881 du Canada énumère 4.383 Chinois au Canada, dont 4.350 résidaient en Colombie Britannique, 22 en Ontario, 7 au Québec, et 4 du Manitoba. Avant les années 1900, presque tous les Chinois au Canada étaient concentrés en Colombie Britannique. Par conséquent, la province avait le mouvement anti-chinois le plus fort.
En 1879, Noah Shakespeare, le président de l' Association pour la Protection des Travailleurs (plus tard connue sous le nom de l'Association Anti-chinoise) organise une pétition au niveau du gouvernement fédéral, demandant que la main d'oeuvre «mongole» soit interdite dans la construction du chemin de fer Canadien Pacifique en Colombie Britannique. Andrew Onderdonk qui avait obtenu des contrats pour construire la ligne avait besoin d'au moins 10.000 travailleurs. En 1880, la population blanche de la Colombie Britannique était estimée à environ 35.000, et la plupart d'entre eux étaient déjà employés dans les activités d'exploitation minière d'or ou de charbon, dans les conserves de poisson ou dans le commerce. On estimait à pas plus de 400 hommes blancs disponibles pour être employés pour la construction du chemin de fer. Ainsi, en mai 1882 le Premier ministre John A. Macdonald déclarait au peuple de Colombie Britannique : « Si vous souhaitez le chemin de fer terminé en un temps raisonnable, il ne doit plus avoir de mesures contre la main d'oeuvre chinoise. C'est devenu à ce jour une simple question d'alternatives - soit vous acceptez cette main d'oeuvre, soit vous n'avez pas de chemin de fer. » Bien que de nombreux Canadiens blancs avaient un ressentiment profond contre les travailleurs chinois, l'échec de la réalisation du chemin de fer était impensable. En conséquence, ils ont dû choisir entre le moindre des deux «maux», et tolérer l'emploi des Chinois. À la fin de 1882, sur les 9.000 travailleurs de chemin de fer, 6.500 étaient chinois. Des centaines de travailleurs des chemins de fer chinois sont morts dans des accidents, du froid de l'hiver, de maladie et de malnutrition.
En 1885, le gouvernement fédéral, sous la pression du Gouvernement de Colombie Britannique, impose une « taxe d'entrée par tête » de 50 $ à chaque immigrant chinois. Seules six catégories de personnes étaient exemptées: les diplomates, les membres du clergé, les marchands, les étudiants, les touristes et les scientifiques. À cette époque, l'ouvrier chinois moyen ne gagnait que 225 $ par an. Après déduction des frais de nourriture, des vêtements, du loyer, des soins médicaux et d'autres dépenses, il ne lui restait que 43 $ sur une année. Cette taxe d'entrée par tête était destinée à décourager les ouvriers chinois de venir au Canada en leur imposant une lourde charge financière. Cet impôt est porté à 100 $ en 1901, et de nouveau à 500 $ en 1903. En dépit de la lourde taxe, les travailleurs chinois ont continué à affluer, car ils étaient soit au chômage ou ne gagnaient que 2 $ par mois en Chine alors qu'ils pouvaient gagner de 10 à 20 fois plus au Canada. À cette époque, il n'y avait pas de bureau d'immigration à Hong Kong, d'où presque tous les Chinois provenaient. Quand un navire, généralement porteur d'une centaine ou plus de passagers chinois, arrivait à Victoria, ils étaient alignés sur le quai et escortés au bureau d'immigration semblable à un poste de prison. Ils étaient soumis à des examens médicaux, et ensuite à lavérification de leur capacité à payer la taxe par tête. S'ils n'en avaient pas les moyens, ils devaient attendre leurs parents ou amis à venir payer pour eux. Ce processus pouvait prendre plusieurs jours voire semaines, et pendant ce temps, les immigrants chinois étaient confinés dans des cellules où les ouvertures étaient occultées par des écrans ou des barres de fer pour éviter les évasions. Ils gravaient et écrivaient des vers en chinois sur les murs pour exprimer leur colère et leur amertume. Un de ces poèmes disait : « Ayant amassé plusieurs centaines de dollars, j'ai quitté mon pays natal pour une terre étrangère. À ma surprise, je suis gardé dans une cellule de prison! Je ne vois ni le monde extérieur, ni mes chers parents. Quand je pense à eux, les larmes commencent à tomber. À qui puis-je confier ma tristesse lugubre? »
Les Chinois subissaient une ségrégation sociale, économique et politique. Par exemple, ils n'étaient pas autorisés à s'asseoir dans la partie inférieure de l'Opéra de Victoria mais uniquement dans la galerie supérieure. Les Chinois n'étaient pas autorisés à nager dans la piscine de Crystal de la ville. Un gérant de magasin à Victoria interdisait aux clients chinois d'entrer dans son magasin les samedis soir de entre 7 et 10 heures, affirmant que beaucoup de femmes blanches fréquentaient le magasin à ce moment et qu'elles n'aimaient pas voir un trop grand nombre de Chinois autour d'elles. Un permis délivré par le shérif était nécessaire pour les mariages inter-raciaux. Dans les cas où les filles blanches se marriaient aux garçons chinois, les mariages se terminaient souvent mystérieusement. Par exemple, Amanda Clapton épousait Lee Land, un Chinois propriétaire d'un magasin à Victoria, en Septembre 1908. Après avoir passé leur lune de miel à Vancouver, ils ont été vus sur le ferry de retour à Victoria. Le couple a disparu avant que leur ferry n'arrive à Victoria. Dans la même année, Amy Morris de San Francisco a eu l'intention d'épouser Lee Barker, un marchand chinois de Victoria, mais a été bientôt expulsé par la police considéré comme étant «indésirable». En 1912, la législature de la Saskatchewan adopte une loi pour interdire aux restaurants chinois et à d'autres petites entreprises chinoises d'employer des filles blanches. Des lois similaires sont ensuite adoptées en Colombie Britannique, au Manitoba et dans l'Ontario. Ces règlementations provoquèrent des protestations non seulement de commerçants chinois, mais aussi de femmes de race blanche. Finalement, cette loi discriminatoire a été remplacée par une autre loi, qui exigeait des commerçants chinois de demander un permis spécial pour employer des femmes blanches. Le problème de l'emploi des femmes blanches a été rapidement suivi par les grèves d'étudiants chinois sur la ségrégation scolaire. En 1921, dans les écoles publiques de Victoria, 90 enfants chinois de leur 4e année ou moins étaient placés dans une section séparée, et seuls 150 élèves chinois des années supérieures étaient mélangés avec 6.000 enfants blancs. En septembre 1922, la Commission scolaire de Victoria appela tous les élèves chinois et les plaça dans une section séparée. Les parents rappelèrent leurs enfants chez eux et entamèrent une grève. Cette grève perdura tout au long de l'année, et pris fin quand la Commission scolaire de Victoria, sous la pression d'Ottawa, des églises et de l'opinion publique, revint sur sa politique de ségrégation complète. En 1920, le gouvernement fédéral adopte un projet de loi qui disqualifie les personnes de voter aux élections fédérales si elles ne sont pas autorisées à voter aux élections régionales. En conséquence, les associations professionnelles pouvaient exclure toute personne dont le nom ne figurait pas sur la liste de vote, sans préciser la race. Ainsi, les Chinois ne pouvaient pas devenir avocats, pharmaciens ou médecins dans la Colombie-Britannique et dans certaines autres provinces.
Comme les taxes d'entrée par tête n'ont pas réussi à freiner l'immigration chinoise, le gouvernement fédéral adopte une loi en 1923, qui interdisait tout simplement toute personne d'origine chinoise d'immigrer au Canada. Au cours de la période d'exclusion de 1923 à 1947, de nombreux Chinois au Canada durent supporter les privations de la séparation avec leur famille en Chine. Le recensement de 1941 rapportait qu'environ 47% des 35.000 Chinois au Canada vivaient dans 5 régions métropolitaines: Vancouver (7.880), Victoria (3.435), Toronto (2.559), Montréal (1.865) et Winnipeg (762). Plus de 90% des Chinois de région métropolitaine résidaient dans et à proximité du Chinatown. Les immigrants chinois provenaient principalement de 8 comtés en Chine, sur la côte ouest du Delta de la Rivière des Perles dans la Province du Guangdong: 66% de Siyi (Quatre comtés), 16% de Sanyi (Trois comtés), 9% du comté de Zhongshan, et les 9% restants de divers autres comtés.
En 1916, les ouvriers chinois dans l'industrie du bois se sont organisés dans un syndicat connue sous le nom de l'Association chinoise du travail et utilisèrent les grèves comme moyen de négocier pour obtenir un traitement similaire à celui des travailleurs blancs. La main d'œuvre blanche, qui est à l'origine du mouvement anti-chinois, commence à reconnaître progressivement le pouvoir des syndicats chinois. Certains syndicats blancs discutèrent de l'adhésion syndicale chinoise et virent des avantages à la formation d'une alliance avec les ouvriers chinois. Dans les années 1920, l'Association pour la Protection des Travailleurs Chinois, une organisation de gauche, réclamait une certaine appartenance fraternelle avec le Parti communiste du Canada. Pendant la grande dépression de 1930, l'aile gauche du mouvement ouvrier blanc exprime sa solidarité avec les Chinois, voire les travailleurs de toutes les races comme victimes communes du système capitaliste. En mars 1935, l'Association pour la Protection des Travailleurs Chinois et l'Association des ouvriers chômeurs tiennent une réunion conjointe et appellent à l'égalité dans le traitement dans l'emploi et la protection des travailleurs chinois. Fondée en 1932, la Fédération du Commonwealth Coopératif (Prédécesseur du Nouveau Parti démocratique d'aujourd'hui), travaillait sur une plate-forme légale qui prévoyait un soutien des droits des asiatiques. À la fin des années 1930, un slogan politique populaire disait : «Un vote pour le CCF est un vote aux Chinois et aux Japonais, pour qu'ils obtiennent le même droits de vote que vous avez. »
Après le déclenchement de la guerre en septembre 1939, les gouvernements de la Colombie Britannique et de la Saskatchewan s'opposèrent fermement à l'enrôlement de soldats asiatiques dans les forces armées, craignant qu'ils ne demandent à être affranchis après la guerre. Malgré l'opposition, de nombreux jeunes chinois nés au Canada s'enrôlèrent volontairement pour le service militaire pour prouver leur loyauté envers le Canada, même s'ils n'étaient pas traités comme des soldats canadiens. C'est seulement après que le Japon entra en guerre que les Anglais commencèrent à recruter des Canadiens chinois pour infiltrer et combattre derrière les lignes japonaises en Chine, à Sarawak et en Malaisie. Ils ont été finalement autorisés à entrer dans les forces armées canadiennes, et plus de 600 Canadiens chinois ont servi dans la Deuxième Guerre Mondiale. Le 14 mai 1947, le gouvernement fédéral abroge la loi sur l'exclusion et par la suite d'autres lois discriminatoires contre les Chinois. La politique d'immigration de 1962 ouvre la porte à l'immigration chinoise. Par conséquent, le nombre de nouveaux immigrants chinois passe de 876 en 1962 à 5.178 en 1966.
Ayant vu leurs droits rétablis, les Chinois ont commencé à participer à la politique. Des vétérans de guerre chinois ont réussi à être élus députés, tel que Douglas Jung à Vancouver Centre en 1957, ou George Ho Lem comme conseiller municipal de Calgary en 1959, puis comme député en 1975. Durant les années 1970 et 1980, de nombreux Canadiens chinois ont été élus en tant que députés, membres de l'asssemblée législative, maires et conseillers municipaux. Dr. Vivienne Poy (1998-) et Dr Lillian E. Dyck (2005-) sont deux sénateurs canadiens d'origine chinoise, et la gouverneure générale Adrienne Clarkson (1999-2005), le Dr. David Lam, Lieutenant Gouverneur de la Colombie Britannique (1988-1995), Norman Kwong, Lieutenant Gouverneur de l'Alberta (2005-2010), et Philip Lee, Lieutenant Gouverneur du Manitoba (2009-) sont tous d'origine ethnique chinoise. Les trois députés canadiens chinois sont Michael Chong (2004-), Olivia Chow (2006-) et Alice Wong (2008-).
Le gouvernement fédéral introduit une politique d'immigration libérale le 1er octobre 1967. Elle procure à toute personne en provenance du monde entier une chance égale d'immigrer au Canada, selon leur éducation, leurs talents professionnels et d'autres critères. Les immigrants sont identifiés par leur dernier pays de résidence permanente et non par leur origine ethnique. Après 1967, des professionnels et des ouvriers qualifiés chinois de différentes régions et cultures de Chine immigrent au Canada. En 1986, la Loi sur l'Investissement au Canada incite de nombreux investisseurs et entrepreneurs hongkongais et taiwanais à immigrer grâce à un programme d'immigrants investisseurs, apportant un capital substantiel au Canada. Au début des années 1990, la plupart des immigrants hongkongais au Canada avaient des motivations politiques dûes aux incertitudes liées à la rétrocession à la Chine. Avec la désignation de Hong Kong comme Région Administrative Spéciale de Chine, moins de personnes quittaient car ils percevaient leur futur avec plus de certitude. Ainsi, de 44.169 en provenance de Hong Kong et 7.411 de Taiwan en 1994, le nombre d' immigrés tombe respectivement à 2.857 et 3.511 en l'an 2000. Ce chiffre continuera à augmenter dans les années 2000. Par exemple, en cinq ans de 2001 à 2006, 190.000 immigrants provenaient de Chine, alors que seuls 103.000 immigrants venaient de Hong Kong. Le recensement de 2006 rapportait que près de 86% des 1.346.510 Chinois du Canada vivaient dans 5 régions métropolitaines: Toronto (537.060), Vancouver (402.000), Montreal (82.665), Calgary (75.410) et Edmonton (53.670). Aujourd'hui, moins de 40% des Chinois au Canada sont d'origine des comtés traditionnels du Delta de la Rivière des Perles, alors que 60% proviennent d'autres provinces de Chine, de Hong Kong, de Taiwan, du Vietnam ou d'autres régions du monde.
Dans les années 1960, Chinatown n'était plus considéré par les gouvernements municipaux comme un ghetto chinois malaimé. Il était considéré comme un quartier résidentiel vieillissant et commercial du centre ville. Dans les années 1970, les gouvernements des villes partout au Canada ont commencé à préserver le patrimoine des quartiers chinois et investi dans des projets d'embellissement. Les portiques chinois ont été construits comme point de repère dans les nombreux quartiers chinois. En outre, de nouveaux investissements des entrepreneurs de Hong Kong ont aidé au réaménagement de Chinatowns tels que ceux de Vancouver et de Calgary. Les Chinatowns aujourd'hui sont complètement intégrés dans le paysage urbain du Canada. De même, les résidents chinois sont mélangés avec les résidents des autres groupes ethniques groupes dans les zones résidentielles, et il n'y a plus d'enclaves chinoises distinctes dans les cimetières du gouvernement.
Le gouvernement fédéral a encouragé la tolérance et le respect de la diversité ethnique en adoptant la Déclaration des droits, la Loi sur les langues officielles, la Loi sur le multiculturalisme et la Charte des droits et libertés. La plupart des immigrants chinois de l'après-1967 chinois se sont facilement adaptés au mode de vie canadien et sont pleinement intégrés dans la société d'accueil. À Victoria, par exemple, les associations occidentales tels que le Kiwanis ou la Grande Loge de la Franc-maçonnerie inclut des membres chinois alors que des organisations chinoises telles que le Victoria (Chinatown) Lions Club, Lioness Club, et l'Association Chinoise du Commerce comprennent de nombreux membres actifs occidentaux. Entrepreneurs chinois et occidentaux forment des partenariats dans la promotion immobilière, dans le commerce et dans des activités industrielles. Les mariages mixtes deviennent communs, en particulier parmi les jeunes générations. Des Canadiens chinois sont nommés pour servir dans l'armée, à des grades de lieutenant-colonel honoraire ou de colonel militaire des forces de réserve. Six Canadiens chinois ont été élus chanceliers à l'université : Dr. Robert Lee de l'Université de Colombie Britannique (1993-1996); Dr. Milton Wong (1999-2002) et Dr. Brandt Louie (2005-2011) de l'Université Simon Fraser ; Dr. Ron Lou-Poy de l'Université de Victoria (2002-2008) ; Dr. Vivienne Poy de l'Université de Toronto (2003-2006) et le Dr. Raymond Chang de l'Université Ryerson (2006-).
Le 16 Juin 1980, le Parlement adopte une motion reconnaissant « la contribution de la population d'origine chinoise à la mosaïque culturelle canadienne », constituant une première reconnaissance officielle des travailleurs des chemins de fer chinois. En septembre 1982, les Sites et Monuments historiques du Canada installent une plaque de bronze au Yale Museum en Colombie Britannique, en l'honneur des travailleurs des chemins de fer chinois. En juin 1986, les quatre syndicats du travail canadiens érigent dans le cimetière chinois et japonais de Cumberland un monument dédié aux mineurs chinois et japonais tués dans les mines de charbon. En 1987, les trois partis politiques nationaux soutiennent de concert l'introduction d'une résolution parlementaire commune visant à reconnaître les injustices et les discriminations créées par la taxe d'entrée par tête ainsi que la Loi d'exclusion des Chinois. Le 22 Juin 2006, le Parlement canadien a présenté des excuses officielles pour les mauvais traitments infligés aux Chinois au Canada dans le passé.
Les Canadiens chinois ont parcouru un chemin long et difficile, de l'ostracisme à l'acceptation par la société blanche. Ils ont apporté leur contribution dans les sciences, les arts, la musique, le monde académique, les sports et les services communautaires. Leur remarquable contribution sont aujourd'hui reconnus et de nombreux Chinois ont reçu l'Ordre du Canada, le plus haute distinction honorifique au Canada.
Année | Nom | Lieu de résidence |
C.M. (Membre de l'Ordre du Canada) | ||
1976 | Peter Wing 吳榮添 | Kamloops |
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Jean B. Lumb 林黃彩珍 | Toronto |
1977 | Peter Bowah Wong 黃保華 | Victoria |
1979 | Clara Yee Lim 林黃瑞儀 | Richmond |
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Shiu Loon Kong 江紹倫 | Toronto |
1982 | Harry Con 簡建平 | Vancouver |
1983 | David Chuenyan Lai 黎全恩 | Victoria |
1984 | Ernest C.F. Chan 陳籍扶 | Saskatoon |
1985 | Joseph N.H. Du 余嶽興 | Winnipeg |
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Lori Fung 馮麗明 | Vancouver |
1986 | David T.W.Lin 林建威 | Montréal |
1987 | William P.Wen 溫維泮 | Toronto |
1988 | See-Chai Lam 林思齊 | Vancouver |
1989 | Jack Wai Yen Lee 李惠賢 | Victoria |
1989 | Louie Tong 雷鈺堂 | Vancouver |
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Henry Gan Wah Woo 胡建華 | Edmonton |
1990 | Douglas Jung 鄭天華 | Vancouver |
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Jack W.Lee 李植榮 | Montréal |
1992 | Joseph Y.K. Wong 王裕佳 | Toronto |
1994 | Wah Jun Tze 謝華真 | Vancouver |
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Sophia Ming Ren Leung 梁陳明任 | Vancouver |
1995 | Bing Wing Thom 譚秉榮 | Vancouver |
1997 | Milton K.Wong 黃光遠 | Vancouver |
1998 | Norman Kwong 林佐民 | Calgary |
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Paul Ta Kuang Lin 林達光 | Vancouver |
1999 | Robert H.Lee 李亮漢 | Vancouver |
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Philip S.Lee 李紹麟 | Winnipeg |
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David Y.H.Lui 雷元熙 | Vancouver |
2000 | Paul Wong 黃銳光 | Vancouver |
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Julia Chia-Yi Ching 秦家懿 | Toronto |
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Arthur Chiu Fu Lau 劉聚福 | Point-Claire |
Année | Nom | Lieu de résidence |
C.M. (Membre de l'Ordre du Canada) | ||
2000 | Henry Fook Yuen Mah 馬福炘 | Edmonton |
2001 | Yvonne Chiu 趙鄧人翹 | Toronto |
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Chit Chan Gunn 顏質燦 | Vancouver |
2002 | Cynthia Lam 藍何梅嘉 | Brossard, Ontario |
2003 | Ronald Lou-Poy 雷亮明 | Victoria |
2004 | Frank Ling 吳仲貺 | Rockcliffe Park |
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Robert G.H.Lee 李甘棠 | Calgary |
2005 | Steven K.H.Aung 王超群 | Edmonton |
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Wayson Choy 崔維新 | Toronto |
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Wallace B.Chung 蔣北扶 | Vancouver |
2006 | Jack Chiang 蔣任棠 | Kingston |
2008 | Simon Chang 陳石浣 | Montréal |
2010 | Alice Chan Yip 葉陳敏娜 | Montréal |
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O.C. (Officier de l'Ordre du Canada)
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1987 | Wah Leung 梁甦華 | Vancouver |
1991 | Lap Chee Tsu 徐立之 | Toronto |
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Thomas Ming Sui Chang 張明瑞 | Toronto |
1992 | Adrienne Clarkson 伍冰枝 | Toronto |
1995 | David See-Chai Lam 林思齊 | Vancouver |
1998 | Neville Poy 伍衛權 | Toronto |
2000 | Tak Wah Mak 麥德華 | Toronto |
2005 | Alexina Louie 雷德媛 | Toronto |
2008 | Victor Ling 林重慶 | Vancouver |
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C.C. (Commandeur de l'Ordre du Canada)
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1999 | Adrienne Clarkson 伍冰枝 | Ottawa |