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OTTAWA, ON, le 10 sept. /CNW/ - Dans l'une des plus importantes lettres collectives de l'histoire récente, 1 331 scientifiques du Canada et des Etats-Unis demandent expressément au Premier ministre Jean Chrétien de donner plus de poids au projet de loi sur la protection des espèces menacées ou en voie d'extinction au Canada.
Les membres de la communauté
scientifique canadienne ont déjà adressé deux mémoires
au Premier ministre pour le presser de renforcer les précédentes
tentatives de législation sur les espèces en péril. Puisque
le nouveau projet de loi (C-5) est encore plus édulcoré, les
scientifiques du Canada et des Etats-Unis ont décidé de se regrouper
pour l'améliorer. Ces hommes et femmes de sciences
s'inquiètent de la possibilité que le projet de loi C-5, Loi
sur les espèces en péril (LEP), ne fournisse pas les garanties
nécessaires pour protéger les 380 espèces actuellement
menacées au Canada à cause de graves lacunes au sujet de la
protection des écosystèmes et des espèces visées
par la législation. Les scientifiques du monde entier
reconnaissent que l'élément clé de la sauvegarde des
espèces réside dans la conservation et la remise en état
de leurs habitats, c'est-à-dire les lieux où elles se nourrissent,
se reproduisent et élèvent leurs petits. Selon ce projet de
législation, la tanière ou le nid d'une espèce menacée
ou en voie d'extinction serait protégé, mais pas l'habitat dont
dépend sa survie. "Quiconque a des notions élémentaires
d'écologie sait que, sans habitat, les espèces ne peuvent pas
survivre. Une espèce sans habitat est vouée à l'extinction",
a déclaré David Schindler, écologiste de l'université
de l'Alberta. Plus de 70 % des espèces
canadiennes menacées séjournent aux Etats-Unis ou traversent
ce pays lors de leurs migrations. Les lois américaines et mexicaines
sur les espèces en danger de disparition rendent obligatoire la protection
des habitats et l'absence d'une clause similaire dans la législation
canadienne pourrait nuire gravement aux efforts mis en place en Amérique
du Nord. Le fait de protéger, de chaque côté des frontières,
les habitats des espèces communes revêt une importance vitale
pour leur survie. "Les espèces qui franchissent les frontières
ne sont plus protégées lorsqu'elles arrivent au Canada qui devient
ainsi le maillon faible de la chaîne des espèces parmi les pays
de l'ALENA", a mentionné Stephen Carpenter, président,
Ecological Society of America. Les scientifiques s'inquiètent
également du fait que ce sont des hommes politiques et non des spécialistes
des sciences qui décideront quelles espèces seront officiellement
déclarées "en péril" et, par le fait même,
protégées en vertu de la loi. Le projet de loi C-5 (LEP) donne
le dernier mot aux ministres du cabinet pour cette liste. "Déterminer
quelle espèce est menacée est un acte scientifique, pas un geste
politique", a affirmé, Geoff Scudder, Ph.D., zoologiste de l'université
de la Colombie-Britannique. "Pour être digne de foi, la loi doit
avoir comme fondement un processus indépendant et scientifique visant
à évaluer et à établir quelles espèces
sont en péril. Les considérations politiques ne devraient pas
être prises en compte au moment de décider s'il faut protéger
une espèce ou non, mais plutôt quand il faut fixer quels sont
les moyens à prendre pour la protéger." Actuellement, la liste canadienne
des espèces menacées et en voie de disparition est préparée
par le Comité sur la situation des espèces en péril du
Canada (COSEPAC). Pour ce projet de loi, même si le COSEPAC prépare
une liste nationale des espèces en péril, les scientifiques
ne joueront qu'un rôle consultatif. Le choix final des espèces
protégées par la loi est une décision politique prise
par le Cabinet fédéral à huis clos. La liste des signataires réclamant
la prise de mesures inclut 904 scientifiques du Canada, 378 des Etats-Unis
et 49 du Mexique, de l'Europe et de la région Australie-Asie. Le Comité permanent de l'environnement
et du développement durable étudiera les amendements au projet
de loi le mois prochain avant de le soumettre une nouvelle fois devant le
Parlement aux fins de discussion avant l'approbation finale. Le Canada n'a toujours pas respecté
l'engagement international pris en 1992 d'adopter une loi pour protéger
les espèces en péril et leurs habitats. On peut obtenir le texte intégral
de la lettre, la liste complète des signataires, des questions fréquentes,
des notes documentaires et des photos pour diffusion dans les médias,
en consultant le site à l'adresse www.scientists4species.org. Renseignements: Alison Turner, relations avec les médias, cellulaire, (514) 803-3363; Scientifiques des Etats-Unis : Peter Kareiva, Ph.D., U.S.
Department of Commerce, Seattle, WA; Australian Scientists: Dr. Hugh Possingham, Director
of The Ecology Centre, Departments of Zoology and Mathematics, The University
of Queensland, St Lucia, QLD 4072, Australia, ph. 61 7 3365 9766, Email: hpossingham@zen.uq.edu.au
David
Schindler, Ph.D., MSRC, MSR Killam Memorial, professeur d'écologie,
département des sciences biologiques, université de l'Alberta,
téléphone, (613) 238-1122 (après lundi : (780) 492-1291);
Geoff Scudder, Ph.D., MSRC, professeur émérite, département
de zoologie, université de la Colombie-Britannique, téléphone,
(613) 235-3333 (après lundi : (604) 822-3682);
Marco Festa-Bianchet,
Ph.D., département de biologie, université de Sherbrooke, téléphone,
(819) 821-8000 ext. 2061;
James N. Smith, Ph.D., professeur, département
de zoologie, université de la Colombie-Britannique, téléphone,
(604) 822-3363;
Stephen Carpenter, Ph.D., président,
Ecological Society of America, université du Wisconsin, téléphone,
(608) 262-8690.
Dr. Dan Faith, Principal Research Scientist, Biodiversity and Systematics,
Australian Museum, Sydney, danf@austmus.gov.au
Dr. Craig Moritz, chair
at UC Berkeley, formerly professor at the University of Queensland, ph: (510)
642-3281 Email: cmoritz@socrates.Berkeley.EDU